Combien de fois avez-vous ressenti cette pointe de tristesse en vous séparant d’un appareil qui a longtemps été votre fidèle compagnon ? C’est une réelle satisfaction de pouvoir compter sur la réparation pour le remettre sur pied, prolonger son existence et continuer à en profiter.
Redonner vie, réparer, faire durer : des pratiques qui reviennent dans nos habitudes de vie, et qui s’avèrent gagnantes à tous les niveaux :
- Economique : le consommateur dépense moins en réparant qu’en rachetant.
- Ecologique : réparer c’est éviter de jeter.
- Sociétal : les marques et les consommateurs ont l’occasion de collaborer autour d’un objectif commun, en faveur d’un avenir meilleur.
🔎 La réparabilité, qu’est-ce que c’est ?
La réparabilité se réfère à la capacité d’un produit à être réparé facilement, rapidement et à moindre coût en cas de panne ou de dysfonctionnement. Elle vise à prolonger la durée de vie des produits, en réduisant la quantité de déchets générés et les impacts environnementaux associés. Pour comprendre l’importance de la réparabilité, il est avisé de connaître d’abord le concept d’économie circulaire.
Le principe d’économie circulaire
Si dans un modèle économique traditionnel, il y a 4 phases déterminantes pour un produit :
- L’extraction des matières de fabrication.
- La production.
- L’utilisation.
- L’élimination.
L’économie circulaire est un modèle économique qui cherche à améliorer l’utilisation des ressources grâce à son fameux 3R :
- La réutilisation.
- La réparation.
- Le recyclage des produits.
Elle encourage la création de boucles fermées où les produits en fin de vie deviennent des ressources pour en créer de nouveaux et où il est important de parvenir à allonger de la durée d’usage d’un produit.
Consommation responsable et durable
On se réfère ici à la volonté des consommateurs de faire des choix d’achats et d’utilisation de produits responsables, durables, éthiques et respectueux de l’environnement. La réparabilité en est ici, un élément central, car elle permet aux consommateurs de prolonger la durée de vie de leurs produits, évitant ainsi un remplacement prématuré et réduisant l’empreinte écologique.
Les consommateurs sont informés à partir d’un barème simple qui facilite la décision. Il s’agit d’une note sur 10 qui figure sur le produit (ou son emballage) indiquant s’il est :
- Réparable.
- Difficilement réparable.
- Non réparable.
Plus la note est élevée, plus l’appareil est réparable. La notation est associée à une couleur, allant du rouge pour les produits non réparables au vert foncé pour ceux qui sont facilement réparables.
✅️ Situation et évolutions
En France, le secteur de la réparation s’est restructuré et connait une croissance importante depuis quelques années.
2020-2021
- Pour renforcer la réparabilité et encourager une économie circulaire, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC), adoptée en février 2020 a ordonné aux fabricants de produits électroniques et électroménagers, de fournir toutes les informations sur la réparabilité de ceux-ci. En 2021, on y a également ajouté l’obligation d’afficher l’indice de réparabilité des produits (https://www.ecologie.gouv.fr/indice-reparabilite).
2022
- La réparabilité a continué d’être un enjeu majeur avec la mise en place de nouvelles mesures incitatives pour encourager la réparation et la réutilisation des produits. Parmi ces mesures, on cite : l’entrée en vigueur du fonds d’aide dédié à la réparation des équipements électriques et électroniques (EEE) en décembre.
2023
- 3 ans après le lancement de la loi AGEC, certaines mesures sont déjà bien appliquées dont : la disparition de plusieurs produits en plastique à usage unique ( les pailles, les couverts jetables, les emballages pour les légumes et fruits en vrac…), l’affichage de l’indice de réparabilité sur une dizaine de catégories d’appareils électriques et électroniques (téléphones, laptop, …) ou encore l’interdiction formelle de jeter les invendus non alimentaires, un gaspillage équivalent à plus de 600 millions d’euros de produits. (https://www.ecologie.gouv.fr/trois-ans-loi-anti-gaspillage-economie-circulaire-des-transformations-loeuvre-et-venir-0)
Et parmi ces mesures, pour rendre la pratique de la réparation encore plus attrayante, à partir du 1er juillet, le bonus réparation sera doublée sur certains articles électriques et électroniques, selon le Ministère de la Transition écologique.
👊️ Pourquoi soutenir la réparabilité ?
Du point de vue des consommateurs, opter pour les réparations est, souvent, une solution d’ordre économique et parfois, ayant trait à l’attachement à tel ou tel produit dont on a apprécié l’utilisation.
Dans ce contexte, on peut opter pour des actions faciles comme privilégier l’achat de produits réparables avec des pièces détachées facilement disponibles, entretenir régulièrement les produits pour éviter les pannes et prolonger leur durée de vie, apprendre à réparer ses propres produits et recourir à l’aide d’ateliers de réparation locaux.
Quant aux entreprises, elles ont bien conscience que « réparer c’est protéger ». La réparabilité joue un rôle clé dans la transition vers une consommation plus responsable, durable et où la protection de l’environnement tient une place de choix. En effet, en prolongeant la durée de vie des produits et des équipements utilisés en entreprise, les organisations participent à :
- Économiser les ressources naturelles.
- Limiter, voire amortir l’impact environnemental comme les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d’énergie.
- Réduire la production de déchets générés.
En termes d’actions pratiques, les entreprises peuvent par exemple encourager l’économie de la fonctionnalité en mettant à disposition des services de maintenance et réparations ou encore mettre en place des réglementations et des exigences internes pour améliorer la durabilité de leurs produits.
La réparabilité est bien plus qu’une simple solution technique matérielle à impacts sur l’environnement, c’est aussi une promesse de durabilité et un bon moyen de retrouver une valeur à laquelle on tient.
Du fabricant au consommateur, chacun a un rôle à jouer pour prolonger la durée de vie des produits. Encourageons donc davantage la réparabilité comme solution, faire du neuf avec du vieux est une valeur essentielle du développement durable. L’ancien, un concept d’avenir ! …